J’ai des souvenirs enfant me posant la question de la raison de notre existence, du fameux pourquoi ? En avançant dans mon enfance et adolescence, ces questions sans réponses se transformaient avec l’envie de faire et d’être.

Les évènements de nos vies à travers nos réussites, nos échecs nous façonnent, nous influencent et nous transforment, nous font grandir. Les épreuves de la vie nous ouvrent des portes, des directions, des opportunités que nous choisissons ou pas de prendre. Nos envies changent, notre questionnement évolue et pour moi la question du SENS est devenue de plus en plus importante au moment le plus inattendu.

Dirigeant hôtelier dans des lieux exotiques sublimes et avec des moyens fantastiques, j’avais une carrière en progression constante, un poste dans le haut de la hiérarchie qui vous déconnecte de la réalité. Avec un ego bien développé qui vous donne l’impression que rien ne peut vous arrêter, j’étais entouré de biens matériels très confortables.

Et puis un jour toutes mes croyances s’effondrent.

 

Mon fils de 3 semaines fait un arrêt cardiaque, devant mes yeux. Je suis complètement impuissant et là, le château de cartes s’effondre en un instant. Je ne contrôle plus rien, je subis dans la douleur et l’impuissance. Toutes mes croyances sont remises en question au plus profond de moi-même. Je suis KO. Que faire ?

Panser ses blessures internes, gérer ses émotions et surtout essayer de gérer la situation le mieux possible, tout en assurant mes fonctions de dirigeant dans une période de crise économique et politique. Pas toujours facile d’accepter l’on fait une « dépression », surtout quand on est de ma génération, cela ne fait pas parti de mon éducation.

 

Grace à mon fils, j’ai recommencé à apprécier les choses les plus simples, à questionner et repositionner ce qui était important ou pas et surtout ce qui était essentiel pour moi. J’ai commencé progressivement à prendre le temps d’apprécier tout ce que je vivais. La notion de besoin de sens est réapparue de façon très claire et inconsciemment, l’envie de répondre à la fameuse question : « pourquoi je fais ce que je fais ? » est devenue essentielle.

J’ai pris mon temps pour laisser émerger ma réponse sans jugement et quand le moment s’est présenté à moi, la décision a été facile. J’ai quitté mon travail, après 25 ans à l’étranger, et suis rentré en France pour créer ma petite entreprise et me reconnecter à l’essentiel pour moi.

 

Aujourd’hui mon activité professionnelle est en cohérence avec mes valeurs, qui je suis, elle me permet d’apprendre, de partager, de prendre beaucoup de plaisir et surtout de participer à quelque chose qui fait sens pour moi.   

Cette notion de sens n’est pas du tout cliché, nous vivons dans un monde qui va de plus en plus vite, qui nous déconnecte de qui nous sommes vraiment, du vivant, nous nous y perdons. Nous sommes en quête d’une reconnaissance sociale qui nous demande de faire et d’avoir toujours plus. Nous devons répondre continuellement à des sollicitations professionnelles, personnelles à travers les mails, le « smartphone », les attentes de chacun. La patience et la persévérance disparaissent, nous voulons tout et maintenant, ce n’est jamais assez ou suffisant.

Résultat l’humain souffre, il s’essouffle, il se perd, et malheureusement ce n’est pas surprenant que le taux de « burn out » soit en augmentation continue. Il nous montre malheureusement le mal être qui nous gagne. Cela a un impact dans notre quotidien, nos familles, notre travail et notre entreprise.

 

La loi PACTE encourage les entreprises à définir leur raison d’être. La « boussole » qui définira leur stratégie sur le long terme et donne du sens à ses activités. C’est une formidable opportunité pour les dirigeants de réfléchir, avec ses parties prenantes, sur ce que pourrait être son futur désirable et donner envie à chacun d’y trouver sa place et d’y prendre part.

Mon parcours, m’a donné l’occasion d’observer à de nombreuses occasions que la vision, la mission, les valeurs d’une organisation étaient rarement partagées par les collaborateurs alors qu’ils sont les premiers acteurs de la mise en pratique de ce message.

Mon approche très personnelle, propose de partir à la recherche de la «raison d’être » d’une organisation, afin de permettre à l’entreprise de libérer son potentiel en ouvrant son « champ des possibles ». La raison d’être est propre à chacun. Elle constitue le véritable moteur de la motivation d’un individu et correspond à ce qu’il est vraiment. Elle l’inspire et l’oriente. A l’échelle d’une organisation, elle doit faire sens pour l’ensemble des parties prenantes.